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Guerre des mots suite

Amber

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Posté le : 04/08/2006 à 14:43 (Lu 431 fois)
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Analyse
Le langage de la vérité

04/08/2006 : Bernard Langlois a osé, dans une édifiante analyse, briser le silence. (...) Il a dit tout haut, ce que certains intellectuels occidentaux pensent tout bas. Lesquels intellectuels choisissent de se taire, de peur qu’ils ne s’attirent la foudre d’un lobby juif puissant et doué d’ubiquité.
Ce texte dénonce une partialité qui fait recette en occident. (...)

Il énumère les distorsions, érigées en principes inaliénables et de surcroît endossées par la communauté internationales, dans la médiatisation de ce conflit. Il rend compte, étayée en cela par le témoignage d’une revenante des territoires, de la souffrance lancinante des Palestiniens qui vivent dans l’indigence la plus totale, subissant l’oppression et l’injustice d’un ordre mondiale qui les désigne, malgré tout, à la vindicte publique. Il fait état de l’impunité totale dont jouit l’Etat hébreu pour mener sa politique de la terre brûlée, tétanisant à l’envi les peuples de la région.

L’auteur de l’article a le courage de traduire fidèlement la réalité. Même s’il définit le Hezbollah, comme étant une milice, alors qu’il s’agit en fait d’un mouvement de résistance et de libération, ce texte a le mérite de faire fi de la propagande ambiante qui fonctionne à plein régime en Occident.


La Rédaction
Pas beau, la guerre !
Bernard Langlois
Politis du 27 juillet 2006


(...)

Mais à s’en tenir là, à cette équidistance compassionnelle, humaniste, même sincère ­ qui est, en gros, la réaction la mieux partagée d’une opinion publique mal informée par le traitement médiatique de la guerre en cours (d’ailleurs, le mot « guerre » est-il lui-même approprié, tant il évoque une certaine égalité des forces en présence ? Pour le Liban, à l’extrême rigueur, où, malgré la disproportion des moyens, les milices libanaises démontrent leur capacité de résistance et de riposte ; mais à Gaza !), on se condamne à ne rien comprendre à la situation, à ne pas pouvoir la juger, à commettre un déni de réalité. « Pas beau, la guerre ! », oui, bien sûr. Et bien triste, toutes ces victimes innocentes, certes. Et prions pour que ça s’arrête, assurément. Que le pékin moyen regardant à l’heure du Pernod son Pernaut télévisé dans son camping du Lavandou s’en tienne à ces réactions compassionnelles basiques, on peut le comprendre ; que les chancelleries occidentales, nos diplomaties européennes ­ y compris française, qu’on a connue plus véhémente ­, nos politiques en général (et nos braves socialistes en particulier) ne soient pas capables d’aller plus loin, se montrent aussi mous du genou, aussi frileux ; qu’ils se bornent à déplorer, à kouchnériser, à prendre bien soin de ne froisser personne ; qu’ils osent, contre l’évidence, partager les responsabilités en portions égales ­ Ponce Pilate qui se veulent Salomon ! ­ et « exigent » ( !) d’une même voix que les deux parties remettent l’arme au pied (et d’abord le Hezbollah, seul « terroriste » homologué...) : voilà qui lève le coeur, fout les boules, ferait presque péter les plombs.

(...)

Alors, pour leur gouverne (ou plutôt pour celle des braves gens qu’on tient dans le mensonge, car eux ­ les politiques ­ savent très bien à quoi s’en tenir), ce rappel ironique, cette satire cinglante et bienvenue. Ci-dessous.

Le Proche-Orient pour les nuls (1)

« Depuis près de six ans, le gouvernement israélien tue par semaine entre 10 et 20 Palestiniens, enlève les hommes et les femmes par dizaines, détruit les habitations, les champs et les infrastructures, enferme et empêche les habitants de Gaza et de Cisjordanie de circuler librement chez eux. Alors, quand un groupe de résistants, "terroristes" pour les Israéliens, "activistes" pour les autres, capture un soldat chargé de surveiller la grande prison à ciel ouvert qu’est Gaza, l’Occident, l’Europe, la France et sa presse indépendante trouvent que c’en est trop pour Israël. Cet État "seule démocratie au Proche-Orient" est également le seul État à avoir le droit de tuer des civils, d’enlever des ministres et des députés élus démocratiquement, dans un pays en lambeaux, seule démocratie sous occupation dans le monde.
Il y a quelque chose d’irréel dans ce monde libre voulu par Bush et Blair. On se frotte les yeux et on tend les oreilles pour réaliser que c’est bien la réalité. Celle des bombes puissantes qui pulvérisent les réfugiés libanais sur la route de l’exode. Celle d’une télévision qui choisit de ne pas montrer ce qu’on ne doit pas voir. On se dit alors, que nous n’avons rien compris. Le malaise qu’on éprouve devant notre poste de télévision vient de notre incapacité à comprendre les nouvelles règles du jeu. [...]

Voici, en exclusivité, ces règles que tout le monde doit avoir à l’esprit lorsqu’il regarde le JT le soir, ou quand il lit son journal le matin. Tout deviendra simple.

Règle numéro 1 : Au Proche-Orient, ce sont toujours les Arabes qui attaquent les premiers, et c’est toujours Israël qui se défend. Cela s’appelle des représailles.
Règle numéro 2 : Les Arabes, Palestiniens ou Libanais n’ont pas le droit de tuer des civils de l’autre camp. Cela s’appelle du terrorisme.
Règle numéro 3 : Israël a le droit de tuer les civils arabes. Cela s’appelle de la légitime défense.
Règle numéro 4 : Quand Israël tue trop de civils, les puissances occidentales l’appellent à la retenue. Cela s’appelle la réaction de la communauté internationale.
Règle numéro 5 : Les Palestiniens et les Libanais n’ont pas le droit de capturer des militaires israéliens, même si leur nombre est très limité et ne dépasse pas trois soldats.
Règle numéro 6 : Les Israéliens ont le droit d’enlever autant de Palestiniens qu’ils le souhaitent (environ 10 000 prisonniers à ce jour, dont près de 300 enfants). Il n’y a aucune limite et ils n’ont besoin d’apporter aucune preuve de la culpabilité des personnes enlevées. Il suffit juste de dire le mot magique "terroriste".
Règle numéro 7 : Quand vous dites "Hezbollah", il faut toujours rajouter l’expression "soutenu par la Syrie et l’Iran".
Règle numéro 8 : Quand vous dites "Israël", il ne faut surtout pas rajouter après : "soutenu par les États-Unis, la France et l’Europe", car on pourrait croire qu’il s’agit d’un conflit déséquilibré.
Règle numéro 9 : Ne jamais parler de "Territoires occupés", ni de résolutions de l’ONU, ni de violations du droit international, ni des conventions de Genève. Cela risque de perturber le téléspectateur et l’auditeur de France Info.
Règle numéro 10 : Les Israéliens parlent mieux le français que les Arabes. C’est ce qui explique qu’on leur donne, ainsi qu’à leurs partisans, aussi souvent que possible la parole. Ainsi, ils peuvent nous expliquer les règles précédentes (de 1 à 9). Cela s’appelle de la neutralité journalistique.
Règle numéro 11 : Si vous n’êtes pas d’accord avec ces règles ou si vous trouvez qu’elles favorisent une partie dans le conflit contre une autre, c’est que vous êtes un "dangereux antisémite". »
Rien à ajouter !

Témoignage

Si, encore ceci. Alors que la violence déchaînée sur le malheureux Liban risque de faire oublier le calvaire permanent des Palestiniens de Gaza, ce témoignage d’une amie, journaliste française, qui en revient :

« Ce mail pour témoigner de ces hommes et de ces femmes debout, qui résistent pour leurs droits et leur liberté ; de ces militants qui continuent, eh oui !, à se battre pour un État laïque, libre et démocratique sur toute la Palestine.
Bien sûr, les armes circulent un peu trop parfois ici aussi. Et certains en usent parfois à tort, un peu vite comme un antidote à ce refus qu’on oppose à la dignité. Et pourquoi diable, dans cette grande prison fermée à double tour depuis plus de six ans, les hommes seraient-ils plus forts que partout ailleurs dans le monde ?
Et, dans ce cas, je veux vous dire mon angoisse ce mercredi après-midi-là où, cinq heures durant, l’armée a bombardé un camp de réfugiés désarmés au rythme de chaque fois trois minutes. "Qu’ils finissent leur travail mais que cessent ces détonations", me suis-je surprise honteusement à penser, tout simplement parce que nul, nul jamais ne peut s’habituer à la mort qui rôde.
"Terroriser pour détruire toute résistance. Terroriser pour mieux soumettre ; pour réduire la lutte de tout un peuple pour ses droits à un cas humanitaire", m’a expliqué alors un ami... J’étais déjà passée aux travaux pratiques de cette humiliation.
Bien sûr, je pourrais évoquer aussi les rumeurs qui vont bon train sur d’autres armes dont personne ne peut définir avec certitude la nature si ce n’est qu’elles laissent à terre des corps mutilés : des bras arrachés, des jambes déchiquetées, des têtes décapitées.
Je pourrais aussi m’attarder sur cette eau qui ne coule plus au robinet, ou si âpre que, même sous 40 °C, on préfère ne plus boire. Ou encore cette électricité qui se fait rare, et avec elle le droit le plus élémentaire de se soigner, de tout simplement cuisiner.
Toujours cette bonne vieille méthode, il est vrai : réduire l’Autre à moins que rien pour qu’il se rende. Sur cette peur qui a croisé plus d’une fois mon regard qui cherchait pourtant à être rassuré, je devrais dire quelques mots. Mais c’est d’autre chose dont j’aimerais vous faire part : de cette existence militante à Gaza qui ne compte pas ses heures pour imaginer un combat qui se conjugue aussi avec démocratie sociale... De ces psychologues, de ces médecins, de ces animateurs qui se démènent pour accompagner les enfants dans le monde qui doit être le leur : celui du rêve, du théâtre et de la chanson... De ces poètes, de ces commerçants, de ces musiciens, ces chauffeurs de taxi, ces intellectuels qui, vaille que vaille, continuent de se lever chaque matin pour que Gaza fasse société.

Vivre. Vivre pour obtenir enfin justice.

Et puis il y a encore ces instants volés sur les plages de la Méditerranée où, au coucher du soleil, des familles font la nique à la mort alors que naviguent à vue des bâtiments militaires ; cette douceur de vivre toute orientale où les hommes se retrouvent la nuit tombée autour des chichas comme pour mieux étouffer le bruit des avions de combat.
Gaza autrement. Gaza dans toute son humanité que la puissance occupante a tant besoin de lui dénier pour éviter de regarder l’ampleur de ses propres crimes. Gaza l’insoumise, la résistante ; celle de plus d’un million et demi d’hommes et de femmes étranglés par soixante ans d’occupation qui, à la pulsion de mort des militaires qui l’assiègent, répondent par une extraordinaire force de vie.
Rien de plus qu’une leçon de résistance et d’humanité.
Qui peut croire sérieusement que Gaza 2006 est le prix qu’un peuple doit payer pour la libération d’un soldat ? Qui, sincèrement, sérieusement ? Ce soldat n’est qu’un prisonnier de guerre contre des milliers de Palestiniens qui pourrissent dans les geôles israéliennes, rien de plus. Et cette opération n’a qu’une fonction : détruire le rêve d’une Palestine enfin libérée.


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